Formée à l’Académie Julian, comme beaucoup de ses consœurs artistes à l’époque[1], Berthe Burgkan se présente dans les livrets d’exposition comme élève de plusieurs peintres officiels y ayant enseigné : Gustave Boulanger, Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury et Benjamin-Constant.
Admise au Salon à partir de 1878, elle y expose tout d’abord des peintures puis, à partir de 1888, également des pastels. En 1891, elle envoie au Salon de la Société des artistes français un pastel intitulé Enfant tenant une poupée, qui pourrait être celui que nous proposons.
Berthe Burgkan saisit ici la joie simple d’une enfant dont la chevelure en bataille et les vêtements simples trahissent l’appartenance à un milieu modeste. Alors qu’elle est en train de jouer à la poupée, la fillette tourne la tête en direction de l’artiste, qui parvient à faire oublier que son modèle est en train de poser pour donner l’impression de saisir un instant éphémère et spontané. Un critique d’art écrit d’ailleurs des pastels que l’artiste expose à Nice deux ans plus tard : « Il y a une note de vérité très osée et très personnelle dans ces têtes d’enfants rougeaudes sous leur tignasse blonde : de l’air, beaucoup d’air, le mépris de l’effet banal, la recherche constante du vrai, ne fût-il pas beau : voilà qui fait l’éloge de l’auteur. »[2]
[1] Les femmes artistes ne furent acceptées à l’École des beaux-arts qu’à partir de 1897.
[2] Victor Emanuel, « Exposition des Beaux-Arts à Nice, La Vie mondaine, 26 janvier 1893, n.p. [1ère page].
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