Cette aquarelle a été réalisée par Adolphe Giraldon pour encadrer le sonnet Maris Stella des Trophées (1893) de José-Maria de Heredia dans la Revue Illustrée. Celle-ci publie en effet en juin 1895 un article signé de Paul Verlaine sur le poète parnassien, accompagné de son portrait photographique et de quatre sonnets des Trophées illustrés de compositions en couleurs gravées d’après Giraldon.
S’inspirant du texte qu’elle encadre, l’illustration représente une Bretonne les mains serrées sur son chapelet, priant pour le retour des pêcheurs dont on aperçoit les voiliers en arrière-plan. Avec ses ornements végétaux, sa stylisation et la calligraphie utilisée, elle s’inscrit pleinement dans le style Art nouveau de la fin du siècle.
Giraldon illustre à plusieurs reprises les Trophées durant sa carrière, imaginant différentes variations pour les mêmes sonnets, qui lui offrent « de nombreux thèmes à l’imagination »[1]. Hormis ses compositions pour la Revue illustrée, il orne aussi d’aquarelles les exemplaires de deux bibliophiles, Alfred Louis Lebeuf de Montgermont et Henri Vever. Préfaçant le catalogue d’exposition des oeuvres de Giraldon au musée des Arts décoratifs en 1914, Vever dit de lui qu’il est « en même temps qu’un parfait dessinateur, […] un lettré, un érudit, en un mot, un artiste complet […] particulièrement actif dans le domaine du Livre, qu’il affectionne particulièrement ».
[1] Adolphe Giraldon, Mémoires, manuscrit conservé à l’espace Jacques Doucet à l’INHA, inv. MS548, 2e vol, f. 233.
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