Albert Besnard, fils d’un peintre et d’une miniaturiste, naît à Paris, le 2 juin 1849. Il poursuit la tradition familiale et se forme auprès du peintre Jean-François Brémond avant d’entrer à l’Ecole impériale des Beaux-Arts, en 1866. Ses maîtres sont Sébastien Cornu et Alexandre Cabanel jusqu’à sa réussite au Prix de Rome de peinture de 1874.
Avant cette date, il s’est déjà formé à la gravure. Sa première planche, Muse, date de 1872, la cent-quatre-vingt-dix-neuvième et dernière sera imprimée en 1925, presque dix ans avant sa disparition, le 4 décembre 1934.
Dans le premier catalogue de l’œuvre gravée de Besnard par André-Charles Coppier (Paris, Berger-Levrault, 1920, p. 14), la planche erronément titrée Une martyre, signée et datée de 1883, est ainsi décrite : « Une sainte femme vient de recueillir, pieusement, dans ses voiles, le chef sanglant d’un martyr, qu’on vient de supplicier à l’orée d’un bois. Son corps, ruisselant, est étendu, à l’arrière-plan, sur le sol incliné où poussent quelques jeunes arbres. Le bourreau et son aide s’éloignent, à droite, la hache sur l’épaule, au bord du cadre. » Ce tirage correspond au troisième état.
L’auréole du martyr est celle d’un saint, la femme, aux yeux ardents, ne semble pas être une sainte femme, ceci permet de penser que Besnard proposait là une vision de l’histoire de Salomé et de Saint Jean-Baptiste en pleine nature, probable hommage à la Décollation de Saint-Jean Baptiste (Londres, National Gallery) de Pierre Puvis de Chavannes, du Salon de 1870.
Notice écrite par Dominique Lobstein