La fin du XIXe siècle voit se développer un véritable engouement pour l’art de l’estampe, dont témoigne le lancement de plusieurs périodiques artistiques spécialisés comme L’Image, Les Maîtres de l’affiche, Les Peintres-graveurs, L’Estampe et l’Affiche ou L’Estampe moderne.
Publiée mensuellement entre mai 1897 et avril 1899, cette dernière ambitionne de rendre accessible à tous l’art de l’estampe. Pour le prix de 3 francs 50, chaque numéro comporte 4 estampes originales inédites de format 31 x 41 cm, ornées en marge du timbre sec de la revue (Lugt L.2790). Une serpente accompagne chaque planche, indiquant le nom de son auteur et son titre avec parfois un extrait de poème ou de texte littéraire en rapport.
Les 24 numéros de L’Estampe moderne publiés représentent un total de 100 estampes, incluant celles offertes en prime aux abonnés, pour un tirage limité à 2000 exemplaires en édition courante sur vélin et 150 épreuves sur papier Japon.
Exécutées par les principaux artistes-graveurs de l’époque, les planches, des lithographies pour la grande majorité, sont le reflet des deux courants artistiques majeurs cohabitant à la fin du siècle, le naturalisme et le symbolisme. Certaines d’entre elles offrent un témoignage plus rare sur un jeune mouvement alors en plein essor, l’Art nouveau, de même que la couverture de la revue, confiée à l’artiste tchécoslovaque Alfons Mucha. Elle représente une allégorie du dessin sous les traits d’une jeune femme tenant gracieusement un porte crayon. L’exemplaire que nous vendons a servi de frontispice au premier des deux volumes reliant l’ensemble des numéros de L’Estampe moderne.