Originaire de Normandie, Charles Léandre se forme à Paris et s’installe à Montmartre. Artiste polyvalent à l’univers singulier et à la carrière féconde, il se distingue notamment dans les genres du portrait, du dessin humoristique et de la caricature, s’exprimant en peinture, au pastel, en sculpture et en gravure. Dans ce dernier domaine, il obtient une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900, puis, en 1921 au Salon des Artistes français, la médaille d’honneur.
Sa production lithographique inclue plusieurs éventails, réalisés notamment pour à l’occasion de fêtes. Celui-ci se distingue par son tirage à la manière d’une sanguine. En partie centrale se dresse un petit chérubin grassouillet ailé, tenant dans son dos une flèche de sa main gauche, Cupidon. Debout devant une stèle couronnée d’une vasque dont partent de part et d’autre deux guirlandes de fleurs, le dieu de l’amour regarde en direction d’une jeune femme et tourne le dos à un singe qui tend les mains vers lui.
Cette lithographie pourrait être une allusion à la situation de Charles Léandre, partagé entre les tentations de l’amour charnel et son affection pour Zaza, une petite guenon qui partagea sa vie pendant 25 ans et à laquelle il était extrêmement attaché. La jalousie de celle-ci était notoire, notamment à l’égard de ses modèles féminins qu’elle accueillait « avec les cris les plus discordants »[1].
[1] Émile Langlade, « Charles Léandre », Artistes de mon temps, volume 2, Arras, Éditions I.N.S.A.P., p. 112.
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