Édouard ROSSET-GRANGER (1853-1934)
Au pied de l’autel

Formé à l’École des beaux-arts, Édouard Rosset-Granger mène une carrière officielle, qui lui vaut d’être décoré chevalier de la Légion d’honneur en 1897. Admis à partir de 1878 au Salon, il expose de 1881 à 1889 à la Société des artistes français, avant de rejoindre, dès sa création en 1890, la Société nationale des beaux-arts.

Présenté au public sous le titre Au pied de l’autel au Cercle de l’Union artistique en mars 1907, puis au Salon un mois plus tard, ce tableau représente une jeune mariée à l’église. Toute l’attention est portée sur la jeune femme, dont le visage, placé au centre d’une composition en X, est auréolé d’une couronne de fleurs d’oranger retenant le voile blanc sur lequel tombent les rayons de lumière traversant les vitraux de l’église. Si la foule des invités est évoquée en arrière-plan, le cadrage resserré évacue le fiancé, si bien que le spectateur peut se demander si l’union représentée est réelle ou mystique.

Édouard Rosset-Granger a pris comme modèle sa compagne, qu’il n’épousera toutefois que dix ans plus tard. Ce portrait lui permet de célébrer la beauté de sa muse tout en démontrant son habileté à rendre les étoffes, de la tulle transparente du voile à la soie chatoyante de la robe en passant par le velours du coussin. Le fait qu’il l’ait exposé à deux reprises incite à penser qu’il le considérait comme un exemple abouti de son travail de portraitiste, à même de lui valoir le succès au Salon ainsi que de nouvelles commandes de portraits lucratives.

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