Gustave BOURGAIN (1856-1918)
Le Vengeur

Après une formation à l’École des beaux-arts de Paris auprès de Jean-Léon Gérôme et Édouard Detaille, Gustave Bourgain se spécialise dans les marines et la peinture d’histoire. De l’enseignement de ses maîtres, il garde un goût prononcé pour le dessin et la peinture militaire.

Il se distingue notamment par ses talents d’aquarelliste, qui lui valent d’être admis à la Société des aquarellistes français à partir de 1890. En 1892, il y présente Le Vengeur, d’après l’épisode historique de la perte du vaisseau de guerre français Le Vengeur du Peuple. Ce navire fut coulé par les Anglais en 1794 et immédiatement érigé en symbole de résistance héroïque, la légende voulant que les marins aient refusé de se rendre et soient morts aux cris de « Vive la Patrie, vive la République » sans baisser le pavillon français.

Pour sa grande composition, connue par la gravure, Gustave Bourgain utilise l’aquarelle à la manière d’un peintre d’histoire, avec de très nombreux personnages saisis dans l’instant qui précède le naufrage. Saluée par la critique pour la prouesse technique, elle est de nouveau présentée à l’Exposition Universelle de 1900 sous le titre La Fin du « Vengeur ».

Aux couleurs du drapeau français, notre aquarelle pourrait être une étude préparatoire ou une variation a posteriori de sa partie centrale. Clairon à la main, le capitaine du navire est entouré d’officiers brandissant vaillamment armes et fusils alors que le bateau prend l’eau et que les victimes s’amoncellent autour d’eux.

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