Jeanne RONGIER (1852-1929)
Fleur d’automne

Ce portrait de femme solitaire s’avançant sur un chemin jonché de feuilles, bordé d’un côté d’arbres dénudés par l’automne et de l’autre d’un rosier en fleurs, est l’œuvre d’une artiste femme, Jeanne Rongier. Née à Mâcon, celle-ci se forme tout d’abord auprès du peintre Henri Sénart avant de se rendre à Paris, où elle devient l’élève d’Henri Harpignies et d’Évariste-Vital Luminais.

En 1869, âgée de 16 ans seulement, elle débute avec une aquarelle au Salon de la Société des artistes français. Elle y présente des tableaux à l’huile à partir de 1875 avec succès. Elle expose également dans plusieurs salons de province (Besançon, Lyon, Mulhouse, Nantes, Toulouse…) et, à partir de 1895, avec la Société des femmes artistes à la galerie Georges Petit.

Spécialisée dans les portraits et les scènes de genre, lors de sa première participation aux femmes artistes en 1895, elle expose Roses d’Automne. Il pourrait s’agir de ce tableau, daté de 1895 et dont une étiquette ancienne au revers indique : « Mademoiselle J. Rongi[er] / 48 B^vard des Batignolles / Fleur d’automne ».

Ce portrait suscite de nombreuses interrogations. Qui est cette femme seule qui s’éloigne d’une bâtisse si imposante qu’elle bouche entièrement l’horizon ? Est-elle en deuil, comme le suggèrent son air triste et ses vêtements sombres ? Le voile blanc, l’alliance brillante et le buisson de roses sont-ils autant d’indices de la perte de l’être aimé ? Cette peinture énigmatique permet de laisser libre cours à l’imagination.

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