Tout au long de sa carrière, Jules Machard réalise de très nombreuses variations sur le thème d’Éros/Amour/Cupidon, représenté sous les traits d’un jeune garçon nu ailé, parfois muni de son arc et de son carquois. L’exposition rétrospective organisée en 1901 à l’École des beaux-arts rend compte de l’importance de cette figure pour l’artiste puisque, sur un total de 221 numéros exposés, pas moins de 29 sont consacrés à Éros, dont 15 plus spécifiquement à Éros et la Mort[1].
Dans le corpus associant Éros à la personnification de la Mort, Thanatos, certaines versions, comme celle-ci, placent au premier plan un corps féminin allongé, qui pourrait représenter Psyché et symboliser la quête d’immortalité de l’âme humaine. S’approchant du courant symboliste par leur thématique et le mystère qui s’en dégage, ces représentations détonnent dans l’œuvre pour le reste académique de Jules Machard.
[1] Catalogue de l’Exposition des Œuvres de Jules Machard, École nationale des beaux-arts, 1901.