Louis Émile ADAN (1839-1937)
Femmes d’artistes

Encre et crayon sur papier 

26×18 cm / 44,5×34,5 cm encadré

Signée en bas à gauche « L. Emile Adan / femmes d’artistes » 

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Peintre et aquarelliste de renom, Louis Émile Adan s’est également distingué dans l’illustration de livres et ce dessin offre un aperçu de ce pan de sa production.

L’annotation au crayon sous la signature suggère en effet que ce lavis d’encre a été réalisé pour illustrer le recueil de nouvelles Les Femmes d’artistes d’Alphonse Daudet. C’est bien le cas puisque la composition figure, moyennant quelques variations, parmi les gravures[1] ornant le tome 3 des œuvres complètes de Daudet publiées chez Houssiaux en 1900.

Plus précisément, Adan réinterprète ici visuellement la nouvelle intitulée « Fragment d’une lettre de femme trouvée rue Notre-Dame-des-Champs ». Rédigé à la manière d’une lettre, elle relate de manière assez cocasse la première visite d’une jeune femme de retour de voyage de noces à l’atelier de son mari, sculpteur de profession. Ignorante de la pratique artistique, celle-ci est outrée de le surprendre en plein travail sur le modèle vivant, face à une femme nue posant pour une « dame romaine sortant du bain » destinée au Salon.

Fidèle au texte, Adan retranscrit par le geste de sa main l’effarement de la jeune femme de bonne famille découvrant son conjoint en train de modeler l’argile « en blouse blanche comme un maçon, mal peigné, les mains sales de terre, ayant en face de lui une femme, […] une grande créature debout sur un tréteau, presque pas vêtue, et l’air tranquille dans cette tenue, comme si elle l’avait trouvée parfaitement naturelle ».

[1] Eaux-fortes gravées par Léon Salles

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