Daté de 1887, ce portrait intimiste figure celle qui fut la camarade d’atelier de Louise Breslau en 1885 à l’Académie Julian[1] avant de devenir sa compagne, sa légataire universelle et sa biographe[2] : Madeleine Zillhardt. Assise devant la fenêtre de leur appartement parisien, la jeune femme ne pose pas, absorbée dans sa lecture.
Au fil des ans, Louise Breslau l’a représentée à de très nombreuses occasions, en peinture, au pastel et en dessin. Dans le cas présent, elle a employé une technique en vogue à la fin du XIXe siècle, le dessin sur papier Gillot, consistant à travailler au crayon sur un papier cartonné quadrillé gris, à gratter celui-ci pour faire apparaître des motifs blancs, puis à le rehausser d’encre de chine pour obtenir les noirs.
Ce procédé permettant la reproduction en photogravure fut notamment employé par les artistes pour leurs dessins destinés aux journaux illustrés. Louise Breslau collaborait à plusieurs revues, comme La Vie Moderne, de l’éditeur Georges Charpentier, ou La Revue Illustrée ; c’est peut-être ce qui l’a conduite à s’y essayer. L’artiste a employé le papier Gillot à plusieurs reprises ; le musée d’Orsay conserve ainsi un autre portrait de Madeleine Zillhardt dans cette technique, réalisé en 1886, et le musée des beaux-arts de Rouen une scène de canotage datée de 1882.
[1] Académie privée alors ouverte aux femmes et aux étrangers, contrairement à l’École des Beaux-Arts.
[2] Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, Éditions des Portiques, 1932.
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