Alors que la composition du nouveau gouvernement vient de nous être dévoilée, on ne boude pas son plaisir en lisant un roman publié en 1881, Monsieur le Ministre, où petites combines et gros égos ayant présidé aux débuts de la Troisième République sont subtilement décrits par Jules Claretie. Face à la volonté d’un jeune politicien plein de bonnes intentions, fraichement nommé ministre de l’Intérieur, se dressent les solliciteurs, les profiteurs, la corruption, les tentations en tout genre et, surtout, la paralysie d’un système.
Dans sa dédicace à Alphonse Daudet, l’auteur indique avoir voulu « saisir au passage ce temps troublé, ses mœurs nouvelles, cette société qui continue le tapage d’avant le déluge, ce monde enfiévré et toujours en scène, cette foire aux appétits, cette kermesse du plaisir qui nous attriste un peu et nous amuse beaucoup, et nous permet à nous, romanciers, simples candidats à la vérité, de sourire parfois des éternels candidats aux portefeuilles. »
Dans la veine des romans de Maupassant ou de Zola, cette étude de caractères et de mœurs nous plonge dans la vie parisienne de la fin du XIXe siècle et nous entraîne dans ses lieux de société, du foyer de l’Opéra à l’atelier d’un peintre raté, en passant par les réceptions mondaines et les incontournables promenades au bois de Boulogne.
La version éditée par la Maison Quantin est illustrée de 10 compositions hors-texte en noir et blanc par Adrien Marie, gravées à l’eau-forte par Wallet. 1900 by SP a déniché un exemplaire de cette édition et vous le propose en accompagnement d’un dessin original d’Adrien Marie ayant servi à l’illustrer.
Adrien MARIE (1848-1891)
Sulpice se jeta aux pieds d’Adrienne
Vers 1886
Crayon, encre et gouache sur papier
40,5×31,5 cm
Signé en bas à gauche du dessin « Adrien Marie » / Inscription manuscrite au crayon en bas à gauche du carton « Sulpice se jeta aux pieds d’Adrienne »
